Herbie Hancock – Fat Albert Rotunda
Écrit par Jennifer sur 12 avril 2020
Aujourd’hui on célèbre les quatre-vingts ans de l’infatigable, indétrônable Herbie Hancock, et pour l’occasion on revient sur une de ces oeuvres.
Sorti en 1969, huitième album du maître et premier de son tryptique (s’en suivront Mwandishi et Crossings) chez Warner Bros. Records, Fat Albert Rotunda est une première plongée pour l’artiste dans la fusion entre jazz et funk.
À l’origine conçu pour illustrer le dessin animé Fat Albert (T’as l’bonjour d’Albert, en France, générique interprété par Carlos d’ailleurs, c’est moins glamour) créé et produit par Bill Cosby, l’album se transforme en laboratoire pour Herbie qui teste ses premières incursions funk (que l’on retrouvera quatre ans plus tard dans le brillant Head Hunters). L’album navigue entre jazz moderne, avec ses basses ravageuses et ses cuivres généreux, et mélodies funk donc, Herbie au synthé et son fabuleux sextet, formé pour l’occasion, qui l’accompagne. À certains moments à s’y méprendre, on est tout droit transporté dans le foisonnement des BO d’Isaac Hayes ou Roy Ayers d’un film de la Blaxploitation.
L’album s’ouvre sur le très funky et entraînant “Wiggle Waggle” et laisse place un morceau plus tard à la ballade jazz “Tell Me a Bedtime Story”.
Devenu un des grands classiques de l’artiste, le titre est samplé par le rappeur Goldlink, repris par Quincy Jones, les groupes Pieces of a Dream (dans une version plus cheesy) et Robert Glasper Experiment (dans une version jazz-futuriste), et en 1997 par la japonaise Kimiko Kasai (avec Herbie Hancock lui-même), dans son sublime album de reprise, Butterfly.
Finalement, Fat Albert Rotunda c’est un peu la pierre angulaire de l’oeuvre d’Herbie Hancock, à l’intersection parfaite entre deux genres, à l’image d’un artiste ingénieux, magnifiquement prolifique et juste depuis tant d’années.
Joyeux Anniversaire Herbie !